Des années de corruption et de mauvaise gouvernance au Liban ont provoqué l’effondrement de l’économie en 2019. Des événements malheureux se sont ajoutés pour aggraver la situation d’un pays déjà affaibli, notamment la pandémie de COVID-19, l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth à l’été 2020 et l’épidémie de choléra en 2022. Dans ces circonstances épouvantables, toutes les institutions libanaises se sont efforcées de fonctionner et, au fur et à mesure que la crise se développait, il est rapidement devenu impossible pour le gouvernement de fournir plus de deux heures d’électricité par jour.
Au milieu de tout cela, ce sont les enfants qui ont le plus souffert. Pour beaucoup d’entre eux, l’éducation a été perturbée à plusieurs reprises par la succession d’événements regrettables qui ont frappé le pays :
- les restrictions de la COVID-19,
- la fermeture des écoles insolvables suite à l’effondrement économique du pays,
- les coupures de courant prolongées qui perturbent le fonctionnement normal des écoles,
- le coût exorbitant du transport entre le domicile et l’école en raison de la flambée du prix du diesel, ainsi que
- les frais de scolarité inabordables en raison de l’inflation rapide et de la crise financière.
La situation est si misérable que de nombreux parents sont contraints de choisir lequel de leurs enfants pourra aller à l'école avec le peu d'argent dont ils disposent.
Face à cette terrible situation, l’association ALAM travaille sans relâche depuis la Suisse pour soulager la douleur du peuple libanais et faire du Liban un endroit meilleur pour tous. En offrant des panneaux solaires à des institutions dans tout le Liban, ALAM transforme le ressentiment en espoir.
L'école Saint-Joseph à Minyara, Akkar, est l'une de ces institutions qui ont bénéficié de l'aide d'ALAM.
Le gouvernorat du Akkar est l’une des régions les plus défavorisées du Liban. Elle possède deux points de passage vers la Syrie et accueille un grand nombre de réfugiés syriens.
Avec une population de 10 000 habitants, Minyara est un village particulièrement vulnérable du Akkar, qui souffre d’un taux de pauvreté très élevé et de mauvaises conditions de vie.
Ces circonstances ont à leur tour de très mauvaises répercussions sur les systèmes scolaires de la région et sur l’éducation des enfants en général. Les enfants y souffrent d’une pauvreté extrême et d’une insécurité multidimensionnelle.
Pendant toute l’année scolaire 2021-2022, l’école Saint-Joseph a bénéficié d’à peine une ou deux heures d’électricité par jour et, en raison de l’atroce crise économique, l’école a eu du mal à assumer les coûts des générateurs diesel. Comme l’a indiqué Sœur Arrouk, l’hiver est une période très difficile car les classes deviennent sombres et très froides, et l’absence d’électricité et de chauffage rend presque impossible la fréquentation de l’école.
D’autre part, les parents, dont les revenus étaient déjà très faibles, se sont retrouvés dans l’incapacité de payer les frais de scolarité. En raison de cette situation désastreuse, de nombreux enfants ont abandonné l’école.
"Nous devons constamment appeler les parents pour leur demander de venir payer les frais de scolarité, car ils le font à peine. Cela a conduit l'école à ne pas pouvoir payer les salaires des enseignants pour toute l'année 2019. Pourtant, ils ont généreusement continué à enseigner pour le bien des enfants et pour que l'école reste ouverte", explique la directrice de l'école, Sœur Arrouk, dans une interview.
En raison de tous ces bouleversements, l'école Saint-Joseph a eu du mal à maintenir ses activités et était sur le point de fermer ses portes.
Grâce à ALAM, l’école dispose désormais d’un système photovoltaïque hybride de 37 kilowatts-crête et bénéficie d’électricité et de chauffage tout au long de la journée. Le système a également permis de passer à l’apprentissage numérique grâce à l’activation des tableaux interactifs et des ordinateurs.
Dans un pays qui manque d’électricité et qui est ensoleillé presque toute l’année, l’énergie solaire est la solution ultime. Le projet solaire de Minyara n’a pas seulement profité à l’école en réduisant les coûts d’électricité. Il a également bénéficié à
- les étudiants en élevant leur expérience éducative à un niveau plus technologique ;
- les enseignants en leur assurant un salaire complet grâce aux économies d’énergie réalisées par les écoles ; et
- l’environnement en réduisant la consommation de diesel au minimum.
ALAM poursuivra ses efforts pour soutenir le secteur de l’éducation par tous les moyens possibles. Il est inconcevable que l’association reste inactive face à cette situation atroce qui s’empare des écoles et de l’éducation de toute une génération, une génération qui porte l’avenir du Liban.